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Histoire constructeur : Royal Enfield

Made like a gun

Histoire constructeur : Royal EnfieldS'il est bien une marque mythique dans l’univers de la moto, c’est bien Royal Enfield. L’histoire de la marque débute de la même façon que sa cousine BSA avec des activités d’abord tournées vers l’armement, tout d'abord sous le nom de Townsend Cycle à Redditch au Royaume-Uni (1891) avant de devenir Royal Enfield Small Arms Factory à Enfield, Middlesex en 1893. C’est d’ailleurs de là que Royal Enfield tient son slogan « made like a gun » qui signifie "conçue comme une arme". Autre référence à ses premiers amours, le nom donné à son modèle emblématique, la Bullet, c’est-à-dire la balle.

L’aventure des motos Royal Enfield débute à proprement parler aux environs de 1899 avec la conception de tricycles à moteur et plus précisément avec sa toute première bicyclette motorisée en 1901. Cependant, la première machine fabriquée en série sera un side-car dénommé 180 et doté d’un moteur Jap V-twin quatre temps.

Une moto emblématique, la Bullet

TRoyal Enfield Bullet Classic (crédit photo : DR)outefois, la marque a su se faire un nom dans l’industrie moto avec quelques innovations telles que la mise au point du premier amortisseur de couple qui sera logé dans le moyeu porte-couronne à partir de 1913. Au cours des années 20, Royal Enfield délaisse les moteurs Jap pour commencer à produire ses propres moteurs. Un mono quatre temps de 350cm3 sort alors des chaînes de production de la marque en 1924 et sera suivi en 1927 d’un 500 mono. Ce sera la naissance de la lignée des Bullet qui feront leur apparition dès le début des années 30.

Pendant la Seconde Guerre Mondiale, Royal Enfield fournit aux forces alliées près de 55 000 motos. C’est d’ailleurs pour l’armée que la marque va mettre au point une moto pliable pouvant être rangée dans un petit container pour ensuite être parachutée facilement. Elle sera baptisée la Flying Flea.
Une fois le conflit terminé, Royal Enfield va sortir un V-twin destiné à faire face à la concurrence ardue des Triumph. Ce dernier ne marquera pas les esprits par ses performances plutôt médiocres mais davantage pour ses suspensions, une fourche télescopique à double amortissement et surtout son bras oscillant arrière. Le savoir-faire de la marque en termes de suspension va d’ailleurs faire ses preuves en trial et lors des ISDT dans les années 50.

Le mythe s'effondre

Royal Enfield 750 Interceptor (crédit photo : DR)Quelques temps plus tard, Royal Enfield donne naissance à la Meteor 700 en accouplant deux monocylindres de 350cm3. Elle deviendra la plus grosse cylindrée du marché britannique mais sera surtout connue pour ses fuites d’huile à cause desquelles elle sera surnommée « Royal Oifiled ».
Malgré quelques innovations notamment pour ce qui touche à l’aérodynamisme, la marque va connaître une période difficile en termes de ventes et sera entachée d’une image peu fiable.

En 1962, les mythiques Bullet sont abandonnées et dès 1968 Royal Enfield ne compte plus que la 750 Interceptor à sa gamme. La marque devra alors se rabattre sur les marchés militaires. Bientôt, la production cesse et c’est un industriel indien qui reprendra le flambeau. Les Bullet sont alors de retour et n’ont pas pris une ride bien qu’elles soient désormais produites à Madras. Elles sont désormais transmise de génération en génération en Inde, avec un vrai souci d'entretien et de customisation. Dans les années 2000, quelques nouveautés viennent les agrémenter sans pour autant les dénaturer. Les Bullet se voient ainsi parées d’une boîte de vitesses à sélecteur au pied gauche et d’une cinquième vitesse, tout en conservant leur démarrage au kick et un frein arrière à tambour.

Aujourd’hui encore, les Bullet ravivent les souvenirs des nostalgiques et viennent combler les amateurs de légendes. On peut en trouver en importation en France via DIP depuis mars 2012.

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