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Jeu vidéo : test de Ride 3

Une refonte dans la continuité

230 motos, 30 circuits, personnalisation motos et pilote, moteur Unreal Engine, 69,99 €

Après s'être longtemps contenté d'adapter des championnats officiels en jeux vidéos, le studio milanais Milestone avait passé un premier cap en 2015 en proposant Ride, sa première licence propre permettant de prendre place sur des motos de tous les styles lors de courses. Le concept fut approfondi fin 2016 avec une première suite ajoutant encore plus d'univers et de contenu.

Fin 2018, le développeur italien lance Ride 3 avec une évolution de taille puisque tout le moteur du jeu a changé, nous promettant ainsi plus de réalisme, que ce soit dans le rendu graphique ou dans la jouabilité. Pari tenu ? Réponse avec l'essai complet du jeu sur Playstation 4.

Jeu : test de Ride 3
Jeu : test de Ride 3

Gameplay

Après MXGP, MotoGP puis le Supercross, c'est donc au tour de Ride de passer sur l'Unreal Engine pour repartir sur de nouvelles bases. En septembre dernier, nous avions déjà eu l'occasion de mettre la main sur le titre vidéoludique pour un premier aperçu.

Test du jeu vidéo Ride 3
Test du jeu vidéo Ride 3

Force est de constater que nos premières impressions se sont globalement confirmées sur cet essai approfondi. La conduite des motos se fait plus souple que sur les précédents opus et donne plus de fluidité à l'ensemble. Manette en main, on constate également d'importants écarts de comportement entre chaque machine, pas seulement en termes de puissance, mais aussi sur les capacités de freinage, la maniabilité, etc. Il faut donc bien prendre en considération sa moto et adapter son pilotage en fonction de celle-ci.

A titre d'exemple, la Triumph Speed Twin se montre assez lourde à emmener, les Japonaises des années 80 offrent moins de stabilité au freinage, la maîtrise de la glisse devient indispensable en supermot'... bref, c'est complet et l'expérience évolue ainsi au fil de vos acquisitions. Pour autant, on n'est toujours pas dans la simulation pure et dure, certaines mécaniques restant encore assez typées arcade.

Le pilotage semble plus fluide
Le pilotage semble plus fluide

Comme par le passé, il est toujours possible de régler les différents niveaux d'assistance depuis l'anti-wheeling au freinage couplé en passant par l'affichage des trajectoires idéales sur la piste. Chacun y trouvera son bonheur puisqu'en plus de quelques présélections, tout est réglable à sa guise. Il en va de même pour les réglages de la moto, à condition bien sûr d'avoir équipé sa belle d'éléments réglables (suspensions, freins, boite de vitesse).

Les assistances commencent à être utile avec les motos puissantes
Les assistances commencent à être utile avec les motos puissantes

Milestone nous promettait également une intelligence artificielle plus poussée. Sur ce point, l'écart est moins net par rapport aux précédents opus. Lorsque la difficulté monte, les adversaires ont toujours tendance à vous rentrer dedans en courbe, mais le système de retour en arrière permet de corriger le tir.

Le comportement de l'IA reste agressif
Le comportement de l'IA reste agressif

Il est également assez difficile de jauger à l'avance si un contact provoquera ou non une chute, le résultat semble assez aléatoire par moment : un viril contact en courbe peut ainsi passer inaperçu quand une simple petite poussette entraîne parfois une chute inévitable...

Difficile de savoir quel contact entrainera une chute
Difficile de savoir quel contact entrainera une chute

Autre petite faiblesse, le dosage de la difficulté n'est pas forcément très bien calibré en fonction des épreuves. Sur une même série de courses (et donc de difficulté censée être équivalente) on peut ainsi passer de l'épreuve trop facile à la mission quasi impossible. Sur le chapitre du mode carrière dédié aux Kawasaki Ninja, nous parvenions ainsi à remporter aisément les courses avec plus de 10 secondes sur les concurrents (difficulté à 70%), mais impossible de décrocher l'or sur un contre-la-montre. Ces variations peuvent se montrer assez frustrantes.

Graphismes et sons

Lors de notre premier essai sur Xbox One S, l'évolution graphique liée à l'Unreal Engine était indéniable, avec des environnements beaucoup plus riches et des effets de lumières plus travaillés. Ici, sur une PS4 "standard" que nous avons réalisé l'essai et le résultat est loin d'être aussi flatteur, avec des résultats bien en-dessous de l'essai sur PS4 Pro.

Les effets de lumières sont nettement mieux réussis sur les consoles 'Pro/S'
Les effets de lumières sont nettement mieux réussis sur les consoles 'Pro/S'

Comme sur Monster Energy Supercross, le jeu est comme "voilé" et donne l'impression que le niveau de détail est trop important pour la console qui laisse ainsi apparaître un crénelage assez prononcé qui ne met pas en valeur le titre.

Dommage et c'est vraiment un point de déception, car à côté de ça les motos sont toujours parfaitement modélisées. Ceci dit, le décalage que l'on pouvait constater entre moto et environnement est moins flagrant et rajoute donc à la cohérence de l'ensemble.

A l'inverse, les motos sont toujours fidèlement reproduites
A l'inverse, les motos sont toujours fidèlement reproduites

Le son des machines est quant à lui plutôt bien retranscrit avec de réelles différences selon les motorisations. Nous avons toutefois rencontré un bug en cours de session qui supprimait partiellement le bruit de certains effets comme celui des pneus sur le revêtement ou des moteurs de certains concurrents. Dans ce cas, il faut quitter le jeu puis le relancer pour retrouver la sonorité normale. Nul doute que Milestone proposera rapidement un patch correctif.

Le son des moteurs est plutôt bien retranscrit
Le son des moteurs est plutôt bien retranscrit

Modes de jeu

Pas de bouleversement à ce niveau, on fait dans le très classique sur ce point avec un mode carrière, des courses simples et championnat et un mode multijoueurs uniquement en ligne.

On retrouve encore les supermotards, mais le pilotage est bien différent
On retrouve encore les supermotards, mais le pilotage est bien différent

La seule évolution par rapport aux précédents titres concerne le mode carrière qui prend un nouveau format composé de multiples séries d'épreuves classées par thèmes. Une fois chaque série complète à 100%, le joueur débloque une moto et une couverture de magazine qui lui permet d'ouvrir d'autres épreuves. On peut ici naviguer selon son gré en fonction de ses envies.

Le mode carrière est rempli de courses réparties dans des séries de différents niveaux
Le mode carrière est rempli de courses réparties dans des séries de différents niveaux

Les autres modes restent donc très classiques, mais l'absence du multijoueur en local est à déplorer. Si vous voulez jouer avec des amis, il faudra le faire à tour de rôle ou par internet.

Contenu

La série des Ride a toujours brillé par son contenu dantesque et ce troisième épisode ne déroge pas à la règle puisque ce sont 230 motos qui sont disponibles directement dans le jeu. A ça viendront s'ajouter 70 modèles supplémentaires disponibles gratuitement ou moyennant finance. Sur ce point, il sera possible d'acheter chaque extension à l'unité ou d'opter pour le "season pass" permettant de toutes les acquérir pour une quarantaine d'euros. Oui, c'est cher, surtout quand le jeu est déjà proposé à 70 € et que plusieurs contenus additionnels sont disponibles dès le jour de sortie...

De base, le jeu intègre 230 motos dont certaines à débloquer
De base, le jeu intègre 230 motos dont certaines à débloquer

Si l'on peut toujours modifier les équipements de sa moto, le tout nouvel éditeur de livrées agrandit le champ des possibles en permettant de créer la déco de sa moto de A à Z ou de récupérer celles imaginées par les autres joueurs. L'outil n'est toutefois pas des plus simples à utiliser puisqu'il est entièrement manuel. Ainsi, lorsque l'on réalise la déco sur le flanc droit de sa moto, il n'est pas possible de le "dupliquer" sur le flanc gauche, il faut tout refaire à la main... long et pénible.

Les motos sont largement personnalisables, techniquement comme esthétiquement
Les motos sont largement personnalisables, techniquement comme esthétiquement

D'autres petits détails comme celui-ci peuvent également agacer à la longue, comme celui du choix de la tenue de son pilote. On peut ainsi concevoir 5 tenues pour son pilote, en sélectionner une par défaut et la modifier au moment de courir... mais uniquement en mode course simple. Dans le mode carrière, le bouton permettant de choisir sa tenue n'est pas implanté, il faut donc revenir au menu principal (avec tous les temps de sauvegarde et de chargement) pour définir une autre tenue par défaut dans le menu dédié au pilote. Ça devient vite redondant et au final on lâche l'affaire. Espérons là aussi qu'une mise à jour vienne améliorer ce point.

La personnalisation du pilote dans Ride 3
La personnalisation du pilote dans Ride 3

D'ailleurs, si la personnalisation de la moto est enrichie par rapport à Ride 2, c'est plutôt l'inverse pour celle du pilote, certaines marques d'équipements qui étaient proposées ayant ainsi disparu. Dommage, il y a un peu moins de choix.

Conclusion

On ne va pas se le cacher, on a été un peu déçu par Ride 3, alors qu'on avait été séduit lors de la prise en main initiale sur Xbox et des premiers essais sur PS4 Pro. Le jeu est-il mauvais ? Loin d'en faut, mais on s'attendait à mieux. Il faut dire que la preview que nous avions réalisé en septembre nous avait vraiment donné envie d'en voir plus, peut-être que notre attente était trop haute.

Assez réussi esthétiquement sur les versions "Pro" et "S" des consoles de Sony et Microsoft, le jeu pêche au niveau graphique sur les modèles "standards". S'il n'affiche pas de défaut majeur, l'accumulation de petits agacements (dosage de la difficulté, raccourcis absents, temps de chargement longs et à répétitions...) finit par nuire au plaisir de jeu. Heureusement, la plupart de ces points sont corrigibles et on espère que Milestone fera le nécessaire à ce niveau.

Au-delà, Ride 3 reste un bon jeu de course moto avec un très large choix de machines qui saura satisfaire les motards amateurs de joysticks.

Assez bon dans l'ensemble, le jeu souffre encore de lacunes irritantes
Assez bon dans l'ensemble, le jeu souffre encore de lacunes irritantes

Points forts

  • Le contenu très conséquent
  • La personnalisation des motos
  • La jouabilité plus fluide
  • Différences plus marquées entre les motos
  • Graphismes sur PS4 Pro et Xbox One S

Points faibles

  • Pas de multijoueur en local
  • Graphismes sur les consoles "standard"
  • Quelques bugs et oublis ergonomiques
  • Les temps de chargement
  • 40 € de plus pour le season pass

Toutes les images de ce test sont directement issues du jeu et ont été réalisées avec le système de capture d'écran disponible sur la Playstation4.

Disponibilité / prix

  • Playstation 4 / Xbox One : 69,99 €
  • PC : 49,99 €

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Commentaires

Karalio

Côté motos, le jeu est bien fourni, les sensations de conduite sont vraiment sympas et on prend vraiment du plaisir à tourner de plus en plus vite à chaque tour.

Ride 3 est un peu décevant côté circuit, et puis comme toujours, les DLC qui sortent le jour de la sortie à côté du jeu qui vaut déjà 50 balles (je l'ai sur PC), c'est vraiment naze. Gros progrès à faire côté IA : des adversaires suicidaires qui vont clairement te freiner dessus, quelques bugs (genre l'échappement qui disparaît).

Dommage, parce qu'on attend toujours le Gran Turismo du deux-roues. 7/10

11-01-2019 19:19 
 

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