english

Jeu vidéo : test de RiMS Racing

Expérience réussie pour la simulation malgré quelques guidonnages

Le jeu de course et de mécanique sur PC et console PS4, PS5, Xbox One et Xbox Series X/S

Pendant de nombreuses années, Milestone a été le seul développeur à proposer des jeux de courses moto sur route et circuit avec ses licences MotoGP et Ride. Puis KT Racing est venu proposer une expérience de jeu différente avec l'adaptation du Tourist Trophy édité par Nacon. L'éditeur français revient aujourd'hui avec RiMS Racing développé par RaceWard Studio. Le jeu, orienté simulation, mise sur une approche différente en mettant l'accent sur l'aspect mécanique et la préparation.

Test de RiMS Racing sur PC
Test de RiMS Racing sur PC

La formule tient-elle ses promesses ? C'est ce que l'on va voir avec l'essai et test complet de RiMS Racing sur PC (voir configuration en fin d'article).

Gameplay

La jouabilité de RiMS Racing présente une approche proche globalement d'une simulation, même s'il est possible d'ajuster la physique de la moto selon trois niveaux, le premier se montrant très tolérant quand le dernier mise sur plus de réalisme. Avec celui-ci, que les puristes devraient privilégier, il faut faire preuve de tact sur les phases de freinage et d'accélération sous peine de partir à la faute. Les réactions de la moto sont plutôt correctes dans l'ensemble et offrent une expérience assez plaisante, mais qui nécessite un peu de pratique avant de pouvoir claquer de bons chronos. D'autant plus qu'ici, il n'y a pas de mode "rewind" comme sur d'autres jeux.

Selon le niveau sélectionné, la moto se montre plus ou moins tolérante
Selon le niveau sélectionné, la moto se montre plus ou moins tolérante

Il faut également changer ses habitudes en matière de freinage. Si le frein avant est toujours associé à la touche L2/LT, le frein arrière n'est pas attribué au X/A, mais au O/B et c'est le passage au rapport inférieur qui est fixé au X/A. Du coup, les habitués risquent de souvent descendre un rapport au lieu de freiner de l'arrière, ce qui n'est pas idéal quand on veut ajuster sa trajectoire en courbe. Il est évidemment possible de changer l'attribution des touches dans le menu pour retrouver ses marques.

Proche d'une simulation, le pilotage demande pas mal de précision, aidé par les retours d'informations de la manette. Les vibrations se font bien ressentir sur les freinages avant, les chocs ou lorsque le frein moteur entre en marche, par contre ce n'est pas le cas du frein arrière, ce dernier ne prévient donc pas l'arrivée d'un décrochage. Prudence avec la pédale arrière.

En revanche, l'accélération et le freinage se montrent ici plus précis et plus progressifs que sur d'autres licences de jeux de motos. Là où l'on se retrouve souvent avec une sensation ON/OFF de l'accélérateur, RiMS tire pleinement parti des gâchettes de la manette et il est possible d'obtenir une accélération décente même sans devoir ouvrir les gaz en grand, idem sur le freinage, même si le dosage du frein arrière au bouton est plus compliqué.

La gestion de l'accélération et du frein est très progressive
La gestion de l'accélération et du frein est très progressive

Si l'on ne retrouve que huit motos, les comportements de celles-ci sont réellement différents, de même les améliorations de matériel se ressentent rapidement. Ainsi, une Yamaha YZF-R1 se montre nettement plus facile à prendre en main et permissive qu'une Ducati Panigale V4 R beaucoup plus brutale. La sonorité des motos est également assez réussie et propre à chaque moteur. En revanche, on n'atteint pas le niveau de l'ambiance sonore d'un Tourist Trophy 2 qui reste pour nous la référence en intégrant de manière assez réussie les bruits environnants et du vent.

Préparation

RiMS Racing permet de préparer sa moto en ajoutant de nouvelles pièces mécaniques. Il faut ici mettre la main à la patte et pas uniquement en dépensant des crédits pour leur acquisition. En effet, le jeu intègre des QTE (Quick Time Event) et demande donc de réaliser une série d'actions à la manette pour simuler les étapes de changement d'une pièce, par exemple en faisant tourner le joystick pour mimer le fait de dévisser les étriers avant le changement des plaquettes de frein. Ce système de QTE on le retrouve aussi en course lors des ravitaillements où il est nécessaire de réaliser les séquences demandées pour que les mécanos fassent leur boulot. Le principe est sympathique puisqu'il nous fait acteur des ravitaillements et plus seulement spectateur et permet de vivre/voir les différentes étapes de changement d'un élément de la moto. Mais cela prend du temps. Rien que pour un changement de plaquettes, ce sont pas moins de 8 séquences qui sont nécessaires, 4 pour le démontage des anciennes et 4 pour le remontage des nouvelles. L'opération peut devenir moins amusante quand on l'a fait plusieurs dizaines de fois; et heureusement, il est possible de désactiver ces QTE, via le menu des options. Mais il faut progresser dans la carrière pour gagner suffisamment d'argent et d'expérience afin de pouvoir "acheter" la suppression des QTE en course...

Les QTE sont de la partie pour toutes les opérations mécaniques
Les QTE sont de la partie pour toutes les opérations mécaniques

IA

L'amélioration des IA a été notable en général au cours des dernières années sur de nombreuses évolutions de jeux. L'IA de Rims est ici en retrait par rapport à d'autres jeux. Les pilotes ont ainsi tendance à vous foncer dedans et d'autre part ils ne semblent pas soumis aux mêmes règles de physique que vous, pouvant freiner plus tard et accélérer bien plus tôt sans risque de chute, même si les gamelles sont légion dans le peloton. On retrouve un peu cette sensation que nos adversaires évoluent sur des rails, comme c'était le cas dans les jeux de courses il y a quelques années. C'est clairement un axe d'amélioration.

L'IA n'est franchement pas des plus réussie et a tendance à vous rentrer dedans
L'IA n'est franchement pas des plus réussie et a tendance à vous rentrer dedans

Graphismes

Notre configuration nous permet de pousser tous les curseurs au maximum pour constater la qualité du titre sur le plan graphique. Dans l'ensemble RiMS Racing est joli avec des motos détaillées et des tracés bien modélisés même si manquant un peu de vie. On reste globalement dans les canons actuels des jeux de motos et un peu en retrait par rapport aux jeux autos. En vue à la première personne on s'aperçoit que le compteur fonctionne réellement et depuis l'extérieur on peut admirer les éraflures se former sur la moto et la combinaison au fil des chutes. Ces dégâts, qui impactent aussi la mécanique, restent cependant superficiels et on ne perdra pas un bout de carénage, un cale-pied ou un morceau de bulle.

Les graphismes se montrent plutôt agréables à l'oeil
Les graphismes se montrent plutôt agréables à l'oeil

Configuration matérielle

RiMS est beaucoup plus exigeant que les autres titres motos au niveau du matériel. Le jeu est très gourmand en ressources. Avec tous les paramètres à fond, en résolution QHD, le titre peine à atteindre les 70 FPS (nombre d'images par seconde) lorsque l'on est seul en piste là où MotoGP21 tourne à 90 FPS sur les départs lorsque tous les pilotes s'affichent en même temps et grimpe jusqu'à plus de 100 FPS par la suite. On rencontre même d'importantes chutes de framerate, sous les 50 FPS lorsque l'on ajoute de la pluie. La carte graphique et le processeur sont très sollicités, en permanence. Il vaut mieux donc avoir avec du matériel costaud et un bon refroidissement si l'on veut jouer de longues sessions au-delà du Full HD. D'un autre côté, on peut aussi faire des concessions en réduisant certaines options graphiques gourmandes tels que la densité de la végétation ou la distance d'affichage. Sans trop perdre en qualité, on peut ainsi remonter la fluidité de l'image pour s'assurer de rester au-dessus du seuil fatidique des 60 FPS.

Outre les bugs de clipping et d'affichage pendant le jeu, nous avons également rencontré des difficultés avec la synchronisation verticale (fonction qui permet d'éviter le déchirement de l'image en ajustant le rafraîchissement de l'écran à la vitesse de la carte graphique - notre config tourne en GSYNC). Alors que la synchronisation fonctionne chez nous partout en mode plein écran, le jeu impose ici de cocher l'option [plein écran - sans marge] pour fonctionner. Il aura fallu une vingtaine de minutes pour trouver la source du problème.

En revanche le titre se montre assez gourmand sur PC
En revanche le titre se montre assez gourmand sur PC

Modes de jeu

On ne va pas s'attarder sur les modes courses ou contre-la-montre, usuels et on va plutôt se concentrer sur le mode carrière qui représente le coeur du jeu. Notons aussi la possibilité de jouer à deux en écran partagé, même si cela impose l'utilisation de deux manettes. En effet, aussi étrange que cela puisse paraître le clavier était totalement désactivé lors de certaines sessions, tous les raccourcis sont alors inaccessibles, par exemple pour régler le volume et il n'est pas possible d'utiliser celui-ci pour jouer sur le PC. Ce n'était en revanche pas systématique.

Bienvenue dans le QG du mode carrière
Bienvenue dans le QG du mode carrière

On se glisse ici dans la peau d'un pilote personnalisable pour enchaîner les événements, 70 au total répartis en sept catégories, sur différents circuits avec des entraînements tutoriels, des courses, des duels ou encore des championnats : événements-écoles, courses sponsorisées, événements constructeurs, événements coupe,, duels (en 1vs1), championnats du monde RIMS et événements de taches. Selon le résultat obtenu (bronze, argent ou or), on gagne plus ou moins de crédits qui permettent d'acheter des pièces détachées pour améliorer sa monture.

Mais les pièces s'usent et la compétition, ça coûte cher, ici aussi. Il faut donc constamment jongler avec le budget en essayant de revendre ses anciennes pièces pour récupérer quelques crédits par-ci par-là en plus des primes de course. Au final, on se retrouve donc souvent à faire attention pour ne pas faire tomber la moto, quitte à perdre quelques places. Surtout, l'ajout de la partie mécanique ne permet pas de supprimer totalement cette redondance inhérente aux jeux de courses.

La gestion de l'argent peut vite se montrer problématique, le moindre élément coutant plusieurs centaines de crédits
La gestion de l'argent peut vite se montrer problématique, le moindre élément coutant plusieurs centaines de crédits

Contenu

RiMS Racing promettait de révolutionner la simulation moto en apportant de vraies possibilités de préparation mécaniques des motos. Du choix des composants aux différents réglages le pari est ici réussi, avec les nuances apportées précédemment.

Changement des plaquettes de frein avant
Changement des plaquettes de frein avant

Côté contenu, il y a pour l'instant 8 motos, pas une de plus (voir liste ci-dessous). C'est peu, même si les possibilités de modifications sont importantes et qu'elles présentent une approche sensiblement différente, on aurait aimé pouvoir piloter autre chose que les dernières générations de sportives de 1000 cm3. De même, il faut compter une dizaine de circuits et cinq itinéraires routiers (que l'on peut parcourir dans les deux sens), c'est pas mal, mais on aurait aimé en avoir plus, d'autant plus que ceux-ci sont plutôt bien modélisés.

On aurait aimé un peu plus de variété dans les motos proposées
On aurait aimé un peu plus de variété dans les motos proposées

Enfin, il est ici aussi possible de personnaliser son ou sa pilote avec de l'équipement de marques bien établies, du casque aux bottes. Et là, aussi pour rendre plus crédible la simulation, l'équipement vieillit au fur et à mesure que l'on joue.

Conclusion

Le titre parvient à apporter une touche de fraîcheur dans l'univers du jeu vidéo avec de bonnes idées et un gameplay assez plaisant même si exigeant, notamment en mettant l'accent sur la simulation et le pilotage. La réalisation technique et le contenu restent pour l'instant limités et on voudrait bien encore plus. Il faut ajouter à cela la nécessité d'avoir une bonne config pour pouvoir en profiter pleinement sur PC au-delà du Full HD. Mais pour un premier galop d'essai, RiMS nous laisse toutes les raisons d'espérer le meilleur pour la suite, que ce soit à travers des mises à jour corrigeant certains problèmes ou via une potentielle suite.

RiMS Racing offre une expérience suffisamment différente pour se démarquer des autres jeux de course moto
RiMS Racing offre une expérience suffisamment différente pour se démarquer des autres jeux de course moto

Points forts

  • Carrière avec aspect financier
  • Préparation et réglages des motos
  • Maniabilité
  • Bande-son
  • Multijoueur en écran splitté

Points faibles

  • Optimisation sur PC
  • Peu de motos
  • Trop de QTE tue la QTE

Motos disponibles

  • Aprilia RSV4 1100 Factory
  • BMW M1000 RR
  • Ducati Panigale V4R
  • Honda CBR 1000RR Fireblade
  • Kawasaki Ninja ZX-10RR
  • MV Augusta F4 RC
  • Suzuki GSX-R 1000R
  • Yamaha YZF R1.

Configuration requise pour PC

Configuration Minimale Requise Pour le test
Système d'exploitation Windows 8.1 64-bit ou supérieur Windows 8.1 64-bit ou supérieur Windows 10 64 bits
Processeur Intel Core i5-230, AMD FX-6300 ou équivalent Intel Core i7-4790/ AMD Ryzen 5 1500x AMD Ryzen 5 2600
Mémoire vive 8 GB 16 GB 32 GB
Carte graphique NVIDIA GeForce GTX 750 2 GB ou plus/ AMD Radeon HD 7850 2 GB ou plus NVIDIA GeForce GTX 1060 6 GB ou plus | AMD Radeon RX 580 4 GB ou plus NVIDIA GeForce GTX 1070 Ti 8GB
DirectX 11 11 11
Espace disque 6GB 22 GB 8 GB

Disponibilité / prix

  • Playstation 4/5 et Xbox One / Series : 69,99 €
  • Nintendo Switch, PC : 49,99 €

Plus d'infos sur les jeux sur console et PC