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Pilote de légende : Hans-Georg Anscheidt

Triple Champion du Monde 50 cm3 (1966, 67 et 68)

Le premier vainqueur de l'histoire d'un Grand Prix 50

Pilote de légende : Hans-Georg Anscheidt - Crédit photo : Nijs, Jac. de / Anefo / Nationaal Archief, CC0Hans-Georg Anscheidt est un pilote de course moto allemand entré au Hall of Fame du MotoGP pour son riche palmarès.

C'est le 23 décembre 1935 à Königberg en Prusse, l'actuelle Kaliningrad en Russie, que Hans-Georg voit le jour. Après avoir suivi une formation de mécanicien automobile, l'Allemand ne débute la compétition moto qu'à 19 ans en s'essayant à l'enduro, puis en se tournant vers les ovales de Speedway avant de finalement terminer par découvrir les joies de l'asphalte et la vitesse à partir de 1959.

Début de carrière tardif

Anscheidt restera toujours dans cette voie. Il faut dire que son mètre 66 est assez bien adapté aux sportives de petite cylindrée. Forcément, l'Allemand est vite associé à Kreidler et débute avec succès ses premières courses internationales, allant même jusqu'à décrocher le titre européen en 1961.

L'année suivante marque la création d'une catégorie 50 GP dans le Championnat du Monde. Si Hans-Georg peine en championnat d'Europe après l'arrivée des usines Honda et Suzuki, le démarrage en mondial est idéal puisqu'il remporte le tout premier Grand Prix 50 de l'histoire en s'imposant à Montjuich, en Espagne. Abandonnant en France, puis quatrième au Tourist Trophy, Anscheidt enchaine ensuite les podiums aux Pays-Bas, en Belgique, en Allemagne, en Finlande et en Argentine, décrochant même une deuxième victoire à Monza lors du Grand Prix des Nations. Mais c'est bien son rival Ernst Degner, au coeur du scandale d'espionnage lié à MZ, qui offre à Suzuki le titre mondial.

Vice Champion du Monde, Anscheidt reste fidèle à Kreidler pour la saison 1963, mais s'associe aussi à Bultaco avec qui il prend le départ du GP d'Espagne 125. Comme l'année précédente, l'Allemand s'impose en ouverture. Et comme l'année précédente, malgré trois victoires, il s'incline encore face à Suzuki, plus précisément Hugh Anderson, Degner terminant troisième, juste derrière lui.

En 1964, le championnat continue d'évoluer en s'exportant jusqu'aux États-Unis avec une course à Daytona, mais aussi avec l'arrivée d'une compé-client Honda CR110 aux mains du Nord-Irlandais Ralph Bryans. Toujours sur une bonne dynamique, Anscheidt ne peut rien face à Anderson qui conserve son titre et Bryans qui le dépasse d'une courte tête. Les deux courses disputées avec Bultaco au GP125 den France et sur Aermacchi au GP250 d'Allemagne ne sont pas probantes.

En 1965, après deux premières courses complètement largués par les concurrents japonais, les deux pilotes officiels Kreidler jettent l'éponge. La saison d'Anscheidt prend fin prématurément. L'Allemand signera toute de même une jolie 5e place au Grand Prix des Nations avec MZ en fin de saison.

Hans-Georg Anscheidt durant ses années Suzuki
Hans-Georg Anscheidt durant ses années Suzuki

La domination avec Suzuki

L'année suivante, Hans-Georg passe chez l'ennemi et signe avec Suzuki. Au guidon de la RK66, l'Allemand ne rate pas l'occasion de s'imposer. Deuxième en ouverture en Espagne, il s'impose ensuite en Allemagne et gagne à nouveau en Italie avant un ultime podium au Japon. Hans-Georg Anscheidt est sacré Champion du Monde 50 pour la première fois devant Bryans, Taveri et Anderson.

C'est le début de sa domination dans la catégorie, car l'année suivante, Honda se retire pour se consacrer à la Formule 1 et seul Derbi reste comme adversaire. En sept Grands Prix disputés cette année-là, Anscheidt s'impose trois fois et termine deux fois second. Il est sacré pour la deuxième année consécutive devant Yoshimi Katayama. Il obtient également deux podiums en 125.

En 1968, Suzuki suit le même chemin que Honda. Anscheidt et son coéquipier Stuart Graham se voient toutefois fournir les pièces détachées de leurs motos 50 et 125 par le constructeur, mais sans plus de soutien. L'Allemand ne baisse pas les bras et s'engage sans réelle opposition face à lui. Vainqueur en Allemagne et en Espagne, il manque le Tourist Trophy, mais revient aux Pays-Bas où il termine second et conclut l'année sur une victoire en Belgique. Trois de suite, Anscheidt décroche un nouveau titre mondial.

Anscheidt (1) et Lodewijkx (20) lors du TT Assen de 1968
Anscheidt (1) et Lodewijkx (20) lors du TT Assen de 1968

Mais voilà, entre les départs des usines japonaises, les importantes modifications règlementaires validées pour la saison 1969 et les modifications des épreuves, Hans-Georg Anscheidt décide de raccrocher le cuir. Malgré sa domination, il lui faudra attendre plus de 60 ans pour être intronisé au Hall of Fame des Grands Prix, devant le 38e pilote nommé MotoGP Legend en 2023.

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Commentaires

kick47

Oui, les 50cc ont évolués de 1962 a 1983. Les meilleures années pour les belges : 1974 et 75 avec Julien Van Zeebroeck, 2x 3ème du mondial. En 1984 apparaissaient les 80cc jusque 1989.

10-04-2024 16:43 
38GiB

Salut
La Suzuk, le temps de passer les 14 vitesses, la course était finie...A moins que ce ne soit la 125 ?
Mais il est vrai que les courses des tasses étaient sympa
V

10-04-2024 18:44 
Poireau

Des pneus en bois ou presque, des circuits sans protections ou dégagements : les pilotes de cette époque étaient vraiment des trompes la mort.

10-04-2024 19:46 
elbowz

38GiB,

C’est ça, des 50cc avec des boîtes de 14 rapports.

Pour la saison de 1968 (qui n’a finalement pas eu lieu comme prévu mais avec des motos limitées à 2 cylindres et 6 rapports), Suzuki prévoyait d’engager un 3 cylindres avec une boîte pouvant atteindre 18 rapports.

10-04-2024 20:07 
38GiB

Salut
J'en ai eu une...
...au 1 quelque chose. Du 1/6 je crois.
Ma première maquette...
V

10-04-2024 21:04 
Meuldor

Des machines de la mort avec un rendement de dingue. J'ai lu que Katayama avait fait une course à plus de 160 de moyenne sur un truc comme ça. Sans compter la technique pour trouver les bons rapports comme signalé par Gib et Elbowz. Le spectacle devait valoir le coup et le bruit...

11-04-2024 07:20 
38GiB

Salut
Oui, à Spa à plus de 163 de moyenne. Des pneus moins gros que ceux de mon VTT, guère plus que ceux de mon route...A 200, sur le mouillé éventuellement. Toujours à fond, car à 18000 tr/mn, fallait pas perdre 1 tour mn. Calculer si tu étais en 7, en 9 ou en 14 au bord des larmes
Bref, les champions de cette catégorie étaient aussi méritants que les champions 500...
Après, si tu faisais 1m80 et 70 kgs... C'était pas pour toi...
[attachment 40293 77aab5cc06e7e6402a87e4efc702933a.jpg]

Au Castellet, dans la ligne droite du Mistral on aurait dit un essaim d'abeilles, tous en aspi à la queue leu leu super

Un bel article ici :
[www.moto80.be]
V

11-04-2024 09:02 
elbowz

Je me rends compte d'une erreur dans mon précédent message, effectivement à partir de 68, les machines étaient limitées non pas à deux, mais à un seul cylindre.

[attachment 40294 kreidler.jpg]
Moi j'aime bien cette image, on visualise bien la taille (et la masse) de la machine :)

11-04-2024 09:15 
Picabia

J'avais un pote qui roulait sur une Fantic 50 en enduro, vu le gabarit et le poids du gazier. Il arrivait à rouler plus vite que des 125 et 250 dans les coins techniques.
Par contre pas question de lâcher la poignée des gazs.

11-04-2024 12:45 
Meuldor

A 30 ans j'avais le poids et la taille je l'ai toujours, mais j'ai pris 15/20kg. L'inflation ? ange

11-04-2024 12:54 
kick47

Bel article sur moto80. Pas trop long et qui résume beaucoup de choses.

11-04-2024 19:18 
 

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