Le permis moto

Cours n°14 : 100% fille !

Samedi 12h30

Samedi midi. On revient à un cours de cinq élèves, comme toujours le samedi. Mais cette fois-ci, ce sera un cours 100% filles ! Qui a dit que le permis moto était uniquement passé par les garçons ?

Côté moniteur, aujourd'hui, ce sera Eddy. Afin d'assurer la transition d'information (en l'absence de carnet de suivi), Sandrine informe le moniteur que c'est ok pour commencer l'évitement, au vu des résultats de son dernier cours.

Et le cours commence avec l'échauffement standard sur le rapide. Et on attaque au bout de cinq minutes, l'exercice du freinage.

Un, puis deux passages se passent normalement mais au troisième passage, l'élève arrive trop vite, freine brutalement et chute violemment sur sa lancée... sans casse physique ni matérielle. Mais merci le blouson de cuir, les gants et le casque car cette fois-ci, ce n'était pas une chute à l'arrêt mais à environ 30 km/h.

Après les vérifications d'usage sur le bon état de la stagiaire, le moniteur reprend les bases : "Le freinage doit être dégressif. Il ne doit pas être brutal. Tu as maintenu la force de ton freinage sur la roue avant, et celle-ci a bloqué, ce qui est logique surtout sur une piste encore mouillée comme c'est le cas actuellement. Tu peux commencer/attaquer fort, mais sur la fin tu dois absolument relâcher la pression!"

C'est donc avec une certaine appréhension que l'élève remonte sur la moto. Prête pour l'évitement avant le cours, elle vient de montrer avec cette chute que le freinage n'était pas acquis, même s'ils avaient été impeccablement réussis pendant les cours précédents.

Les tours s'enchaînent ensuite naturellement, mais moins vite. Les explications d'Eddy ponctuent chaque retour : "En bout de piste, tu arrives avec trop de vitesse devant le demi-tour et du coup, tu ne peux pas maintenir ta trajectoire. Tu vises trop le cône. Elargis avant et ralentis un peu avant le plot, tourne la tête avant l'entrée du virage."
Il insiste à nouveau : "L'exercice permet de réaliser plusieurs techniques. Alors, on se concentre sur une chose à la fois."

Au fur et à mesure que Sandrine réeffectue correctement ses passages, le moniteur affine également ses remarques, confirmant les points positifs et rappelant le nouveau point à améliorer. Au bout d'une demi-heure, il salue : "La phase slalom, demi-tour est parfaite. Au retour, tu dois calmer le jeu et ne pas confondre vitesse et précipitation. Réajuste ta vitesse - pas plus de 40 km/h - pousse sur les bras et assure un freinage dégressif."

Pour les autres élèves, le demi-tour est toujours une difficulté. Eddy part donc en bout de piste pour disposer un nouveau cône sur l'extrémité droite et presque en bout de la piste : "Ce plot va vous servir de repère visuel pour faire votre demi-tour. Cela va vous obliger à ne pas viser le plot central et ainsi élargir votre trajectoire. Votre demi-tour sera ainsi plus fluide."

Et effectivement, au bout de quelques passages, le demi-tour est mieux effectué par les élèves.

Sandrine réalise maintenant des temps à la limite du temps impartis, moins bons que ceux obtenus pendant ses cours précédents. On la sent moins à l'aise et elle reste sur son appréhension de sa chute des premières minutes.

Après une heure et demie, il est temps d'aller sur le lent. Et c'est le lent qui la rattrape. Le circuit se réalise sans aucune difficulté : pas de plot déplacé, ni de pied à terre, ni de chute. Au moins, le lent qui jusqu'à présent était toujours difficile semble acquis.

Au final, l'élève sort du cours frustrée, ayant l'impression d'être revenue plusieurs cours en arrière en terme de niveau. Elle est surtout frustrée par sa chute qui a annihilée son essai de l'évitement. Et cela fait son 14e cours.

Autant elle était sortie confiante et pleine d'entrain de son cours n°13, autant elle sort cette fois-ci angoissée et prise de doute : "le permis est-il vraiment pour elle? doit-elle continuer ou arrêter ?".

Suite au prochain cours...